De plus en plus de grandes entreprises américaines intègrent les transexuels dans leur règlement antidiscrimination.
Madame Stasha Goliaszewski, 61 ans, créatrice de banques de données chez Boeing, se prénommait auparavant Stanley. « Je suis une militante, dit-elle. J’ai trouvé à qui parler dans l’entreprise, j’ai rencontré le responsable de la diversité, le patron des relations humaines, les avocats de la maison… et je les ai tous convaincus de changer le code antidiscrimination de Boeing, pour inclure les transsexuels. »
En 2002, Stanley Goliaszewski a gagné. Et il a pu commencer sa « phase de transition », avec le soutien d’un coordinateur. Stanley est devenu Stasha. Elle a pris des hormones, s’est habillée en femme. Et son coordinateur “avocat” a organisé des réunions d’information avec les autres salariés, son supérieur hiérarchique, parfois avec des clients de Boeing. « Le plus gros problème, confie-t-elle, ce sont les toilettes. Au bout de six mois, deux femmes se sont plaintes auprès des responsables RH. Mais ils m’ont soutenue, et leur ont dit de fréquenter d’autres toilettes. »Il y a dix ans, l’histoire de Stasha Goliaszewski serait restée rarissime dans l’univers professionnel. Mais, récemment, plusieurs groupes, et pas des moindres – Boeing, IBM, Dupont, Northrop Grumman, Raytheon… – ont choisi de refuser la discrimination sur la seule base de l’identité sexuelle.
Donner une image d’entreprise tolérante
Madame Stasha Goliaszewski, 61 ans, créatrice de banques de données chez Boeing, se prénommait auparavant Stanley. « Je suis une militante, dit-elle. J’ai trouvé à qui parler dans l’entreprise, j’ai rencontré le responsable de la diversité, le patron des relations humaines, les avocats de la maison… et je les ai tous convaincus de changer le code antidiscrimination de Boeing, pour inclure les transsexuels. »
En 2002, Stanley Goliaszewski a gagné. Et il a pu commencer sa « phase de transition », avec le soutien d’un coordinateur. Stanley est devenu Stasha. Elle a pris des hormones, s’est habillée en femme. Et son coordinateur “avocat” a organisé des réunions d’information avec les autres salariés, son supérieur hiérarchique, parfois avec des clients de Boeing. « Le plus gros problème, confie-t-elle, ce sont les toilettes. Au bout de six mois, deux femmes se sont plaintes auprès des responsables RH. Mais ils m’ont soutenue, et leur ont dit de fréquenter d’autres toilettes. »Il y a dix ans, l’histoire de Stasha Goliaszewski serait restée rarissime dans l’univers professionnel. Mais, récemment, plusieurs groupes, et pas des moindres – Boeing, IBM, Dupont, Northrop Grumman, Raytheon… – ont choisi de refuser la discrimination sur la seule base de l’identité sexuelle.
Donner une image d’entreprise tolérante
Les raisons de cette ouverture vis-à-vis des transexuels, si peu nombreux ? Ils ne sont que 0,25 % à 1 % de l’ensemble de la population. « L’entreprise ne devrait s’intéresser qu’aux critères liés au travail pour juger une performance, répond Jillian Weiss, professeur au College Ramapo du New Jersey et spécialiste du sujet. Avec l’arrivée à la retraite des baby-boomers, la force de travail se réduit, les entrepreneurs s’inquiètent. Ils cherchent toujours à recruter les meilleurs talents et, pour cela, veulent apparaître auprès des nouvelles recrues comme des leaders sur le thème de la diversité. » La compagnie tolérante vis-à-vis des transexuels envoie, en fait, un signal à toutes les catégorie de candidats : « Ici, les femmes, les homosexuels, les Noirs… seront bien traités. »L’activisme du lobby GLBT (gay, lesbian, bisexual, transgender) a favorisé ce changement de posture. La création de l’indice d’égalité par la Human Rights Campaign Foundation aussi. Cet indice, publié chaque automne, analyse les stratégies d’entreprise vis-à-vis des homosexuels, des bisexuels et des transexuels. La première entreprise à intégrer les transexuels dans son code antidiscrimination a été Lucent Technologies, en 1997, suivie, en 2000, par deux autres sociétés. Et aujourd’hui, le mouvement a pris de l’ampleur : 354 entreprises ont adapté leur code antidiscrimination ; 86 collèges et universités ; 22 associations. Cette année, relève-t-on à la fondation Human Rights Campaign, 58 % des 519 entreprises étudiées interdisent la discrimination contre les transexuels ; 35 % prennent en charge le traitement aux hormones et 27 % remboursent l’opération chirurgicale pour changer de sexe.
Garder une écoute bienveillante
C’est ainsi que Genevieve Gronowski, technicienne dans le service d’aide aux clients chez Dupont, a pu entamer sa transition au début de l’année 2008. Elle a discuté pendant plusieurs mois avec son chef de service et deux représentants des relations humaines l’ont accompagnée. « Aujourd’hui, quelques salariés ne me parlent plus, d’autres m’évitent, un client a demandé à ne plus me voir », avoue-t-elle. Mais, pour beaucoup, le choc initial s’est dissipé. « Avoir une écoute bienveillante dans des situations sensibles est crucial », conclut Genevieve Gronowski, Glenn dans une autre vie.
Caroline Talbot, à New York
Source: Entreprise & Carrières