Mi décembre 2008, Accenture, groupe de conseil en management, technologies de l’information et externalisation, annonçait les résultats de son enquête annuelle mondiale réalisée auprès de cadres issus du middle management. Si face à la crise, les cadres restent globalement satisfaits de leur situation professionnelle, des améliorations demeurent possibles, voire nécessaires.
La satisfaction des cadres face à leur situation professionnelle est toute relative. S’ils sont 84 %, au niveau mondial, à se révéler comme tels, de sérieuses disparités apparaissent entre les différents pays. C’est du moins ce qu’avance l’étude menée par Accenture auprès de 2 830 cadres intermédiaires issus de 22 pays, entre septembre et octobre 2008. Par exemple, avec 20 % de cadres insatisfaits, la France se positionne en 3e position en termes de mécontentement, derrière le Japon (37 %) et le Royaume-Uni (21 %). Parmi les sources de mécontentement évoquées par les cadres français : un niveau de rémunération trop faible (62 %) et un manque certain de perspectives de carrière (50 %). Ici encore, la France se situe nettement au-dessus de la moyenne. De là à mettre tout ça sur le dos de la crise, il n’y a qu’un pas.
La faute à la crise ?
Ce qui est certain, c’est que la majorité des cadres français interrogés (60 %) se dit touchée de façon négative par le ralentissement économique actuel. Ils sont ainsi 41 % en France à afficher une baisse de moral. Parmi les craintes évoquées : celle de perdre son emploi pour 34 % d’entre eux. Surtout, ils ne sont que 13 % à avoir suffisamment confiance dans la performance de leur entreprise pour que celle-ci tire partie de la crise. La réaction logique pourrait être de tenter sa chance dans une nouvelle entreprise. Mais si 54 % des cadres français considéreraient avec attention une nouvelle offre, ils ne sont que 6 % à rechercher activement un nouveau poste. Les autres préfèrent ne rien changer (40 %) ou sécuriser leur situation actuelle en s’impliquant davantage ou en effectuant des heures supplémentaires (25 %).
Une question de génération
L’autre piste évoquée, pour expliquer cette baisse de moral, semble être celle de la difficulté du « travailler ensemble ». En cause : les seniors et la génération Y. Les premiers sont considérés comme plus impliqués. Les seconds feraient preuve de trop peu d’enthousiasme au travail. Ainsi, seuls 12 % des cadres français estiment que les moins de 30 ans font preuve d’une telle qualité. Les principaux écarts entre ces deux générations résident dans la motivation au travail, les styles de communication, et la maîtrise des nouvelles technologies. Des écarts qui font dire à 42 % des cadres français qu’ils est difficile (39 %), voire très difficile (3 %) de manager une équipe multi-générationnelle. Un point positif, tout de même, pour les DRH français : c’est en France que ces écarts entre générations sont les plus faibles.
Brice Ancelin
Source: www.focusrh.com
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