9 avr. 2009

Internet au bureau : les entreprises serrent la vis

Manpower, Canal +... Les entreprises sévissent en matière d'utilisation d'Internet au bureau à des fins personnelles.

Le licenciement récent (confirmé par les prud’hommes d’Angers) d’une salariée coupable d’avoir expédié en deux mois 156 messages électroniques personnels de son poste de travail incite-t-il les entreprises à la sévérité ? Les conditions d’utilisation des postes informatiques font l’objet de mise à jour dans plusieurs entreprises, dont Manpower. Dans le projet de nouvelle charte en cours de discussion, l’utilisation du Web pour raison non professionnelle est strictement interdite. En outre, tout enregistrement, même occasionnel, de documents personnels sur le poste de travail est proscrit.

Tour de vis chez Canal +

Dans le but de responsabiliser chacun, la direction demande aux salariés de ne communiquer leur code individuel d’accès à personne. Or, « dans de nombreux cas, les supérieurs hiérarchiques exigent de connaître les codes de leurs collaborateurs, pour des raisons d’efficacité opérationnelle », se plaignent les syndicats. Notamment pour accéder aux dossiers, en cas d’absence. Même tour de vis chez Canal +, où il existe, depuis novembre 2007, un accord sur « les conditions d’utilisation des matériels et des moyens informatiques ». Il y est stipulé que le contrôle individuel des accès à Internet ne pourra intervenir que s’il est justifié par des circonstances exceptionnelles. En vertu de quoi les employés de la chaîne cryptée avaient tout loisir d’effacer les traces de leurs promenades sur Internet. Depuis quelques semaines, ils ne le peuvent plus : la direction informatique stocke tous les historiques. Tollé des syndicats : « Quelles sont donc les circonstances exceptionnelles qui appellent ces modifications de la charte, en catimini ? » demande la CGC, estimant que la question aurait dû être débattue en comité d’entreprise. À en croire le cabinet Olfeo, 73 % de l’utilisation du Web est à usage non professionnel. 66 minutes par jour (contre 49 minutes en 2007). Et cela a un coût financier pour l’entreprise, qui justifie les tours de vis.


Gestion Sociale, 9/04/2009

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